• Le tamanoir, également nommé fourmilier géant ou grand fourmillier (Myrmecophaga tridactyla), est une espèce de mammifères de la famille des Myrmecophagidae. C'est la seule espèce du genre Myrmecophaga. C'est un grand mammifère insectivore natif de l'Amérique centrale et du Sud. Il est l'une des quatre espèces vivantes de fourmiliers et classé parmi les paresseux dans l'ordre Pilosa. Le tamanoir est surtout terrestre, contrairement à d'autres fourmiliers ou paresseux, qui sont arboricoles ou semi-arboricole. L'espèce est la plus grande de sa famille avec une taille moyenne comprise entre 182 cm et 217 cm et un poids allant de 33 kg à 41 kg pour les mâles, de 27 à 39 kg pour les femelles. Le tamanoir est reconnaissable à son museau allongé, sa queue touffue, ses griffes avant longues et son pelage de couleur distincte.

    Le fourmilier géant se rencontre dans de multiples habitats, notamment les prairies et la forêt tropicale. Il vit généralement à cheval sur plusieurs biotopes vitaux. Le tamanoir se nourrit dans les zones ouvertes, pour se reposer dans les zones plus boisées. Il se nourrit principalement de fourmis et de termites, en utilisant ses griffes de devant pour les déterrer et sa longue langue collante pour les recueillir. Ils sont pour la plupart solitaires saufs pendant les relations mère-jeunes ou lors de l'accouplement; les interactions entre mâles sont agressives. Les femelles portent leur progéniture sur leur dos jusqu'au sevrage.

    Le fourmilier géant est répertorié comme vulnérable par l'Union internationale pour la conservation de la nature. Il a disparu de nombreuses parties de son ancienne aire de répartition, y compris la quasi-totalité de l'Amérique centrale. Les menaces à sa survie comprennent la destruction de l'habitat, le feu, et le braconnage pour la fourrure et la viande de brousse, bien que certains fourmiliers habitent dans des zones protégées. Avec son apparence et ses habitudes distinctives, le fourmilier a été présenté dans les mythes précolombiens et contes populaires, ainsi que la culture.

    Cette espèce a obtenu son nom binomial de Linné en 1758. Son nom générique, Myrmecophaga, et le nom spécifique, tridactyla, sont d'origine grecque, signifiant respectivement "tamanoir" et "trois doigts". Myrmecophaga jubata a été utilisé comme synonyme. Trois sous-espèces ont été provisoirement proposée: M. t. tridactyla (allant du Venezuela et des Guyanes au nord de l'Argentine), M. t. centralis (originaire d'Amérique centrale, du nord-ouest de la Colombie, et du nord de l'Équateur), et M. t. artata (indigène du nord/nord-ouest de la Colombie et Venezuela). Le fourmilier géant est regroupé avec les Tamandua du nord et du sud semi-arboricoles dans la famille Myrmecophagidae. Avec la famille Cyclopedidae, ils constituent le sous-ordre des Vermilingua.

     
     
    Folivoras 
     

    Bradypus

     
     

    Choloepus

     
     
    Vermilinguas 
     

    Cyclopes

     
     
     

    Tamandua

     
     

    Myrmecophaga

     
     
     
     
    Armadillos 
     

    Dasypus

     
     
     
     
     

    Priodontes

     
     
     

    Cabassous

     
     

    Tolypeutes

     
     
     
     
     

    Chaetophractus

     
     
     

    Euphractus

     
     

    Zaedyus

     
     
     
     
     
     
     
    Arbre phylogénétique de Xenarthra.

    Les fourmiliers et les paresseux appartiennent à l'ordre Pilosa et au super-ordre Xenarthra au même titre que Cingulata (dont les seuls membres existants sont les tatous). Les deux ordres de Xenarthra se sont divisés il ya 66 millions d'années (Pliocène, Holocène) à l'époque du Crétacé supérieur. Les fourmiliers et les paresseux ont divergés il y a environ 55 millions d'années (Pliocène, Holocène), entre les époques Paléocène et Eocène. La lignée Cyclopes émergé autour de 30 millions d'années (Pliocène, Holocène) dans l'Oligocène, tandis que les lignées Myrmecophaga et Tamandua se sont divisés il y a environ 10 millions d'années (Pliocène, Holocène) dans la sous-époque du Miocène tardif5. Pendant la majeure partie de l'ère Cénozoïque, les fourmiliers ont été confinés à l'Amérique du Sud, qui était autrefois une île-continent. Après la formation de l'isthme de Panama il y a environ 3 millions d'années (Pliocène, Holocène), les fourmiliers des trois genres existants ont envahi l'Amérique centrale dans le cadre du Grand échange interaméricain .

    Les archives fossiles pour les fourmiliers sont généralement clairsemées. Certains fossiles connus comprennent le Pliocène avec le genre Palaeomyrmidon, un proche parent au fourmilier soyeux, Protamandua, un taxon sœur au clade qui comprend le fourmilier géant et les tamanduas du Miocène, et Neotamandua, un taxon sœur de Myrmecophaga. Protamandua était plus grand qu'un fourmilier soyeux (voir Cyclopes didactylus) mais plus petit qu'un tamandua, tandis que Neotamandua était plus important, se situant quelque part entre un tamandua et un fourmilier géant. Protamandua ne semble pas avoir de pieds spécialisés pour la locomotion terrestre ou arboricole, mais il a peut-être eu une queue préhensile. Cependant pour Neotamandua, il est peu probable qu'il ait eu une queue préhensile et ses pieds étaient intermédiaire, une sous forme, entre ceux des tamanduas et du fourmilier géant. Les espèces boréales Neotamandua ont été considérées comme un ancêtre de ce dernier.

    Le fourmilier géant est la plus terrestre des espèces de fourmilier vivant. Ses ancêtres étaient sans doute à l'origine adaptés à la vie arboricole ; la transition à la vie sur terrain ferme aurait été facilitée par l'expansion des habitats ouverts tels que la savane en Amérique du Sud et de la disponibilité des insectes coloniales, comme les termites, fournissant une source d'alimentation potentiel plus grande. Le fourmilier géant comme les tamandua du sud sont bien représentées dans les fossiles de la fin du Pléistocène et de l'Holocène.

    Description

     
    Vue de côté

    Le fourmilier géant peut être identifié par sa grande taille, un museau allongé, et une longue queue. Il a une longueur totale de corps comprise entre 182 à 217 cm. Les mâles pèsent de 33 à 41 kg et les femelles entre 27 et 39 kg, caractéristiques rendant le fourmilier géant le plus grand des espèces existantes dans son sous-ordre. La tête du fourmilier géant est de 30 cm de long, donc particulièrement allongée, même lorsqu'on le compare à d'autres fourmiliers. Son museau tubulaire, qui se termine par la bouche et les narines, possède une petite ouverture, mais prend la plupart de sa tête. Ses yeux et oreilles sont relativement petites. Il a une mauvaise vue, mais son odorat est 40 fois plus développé que celui des humains. Les fourmiliers géants peuvent vivre environ 16 ans en captivité.

    Contrairement à celui des autres mammifères, le cou des fourmiliers, en particulier le fourmilier géant, est plus épais que le dos et la tête. Une petite bosse peut être située à l'arrière de son cou. Le pelage du fourmilier géant est principalement gris et sel avec du blanc. Ses membres antérieurs sont blancs, avec des bandes noires autour des poignets, tandis que ses membres postérieurs sont sombres. Une bande noire épaisse avec des contours blancs s'étend de la gorge à l'épaule, où elles se terminent en pointe triangulaire. Le corps se termine par une queue brune. Le pelage est long, particulièrement sur la queue, ce qui la rend plus grande qu'elle ne l'est réellement. Il a un tronçon de crinière très raide le long du dos. Ses motifs sombres ont été pris pour être un "camouflage perturbateur", mais une étude de 2009 suggère une coloration d'avertissement. Alors que les mâles adultes sont légèrement plus grands et plus musclés que les femelles, avec des têtes et cou plus larges, la détermination visuelle du sexe des individus peut être difficile. Le pénis et les testicules sont rétractés et situés à l'intérieur entre le rectum et la vessie, les femelles ont une seule paire rapprochée de glandes mammaires.

    La structure interne d'un fourmilier géant. Il est remarquable que la langue soit attachée directement au sternum.

    Le fourmilier géant a les flancs larges. Malgré son nom d'espèce, il possède cinq orteils à chaque patte. Quatre orteils sur les pattes avant ont des griffes, les deuxièmes et troisièmes sont particulièrement allongées. Le fourmilier géant déambule sur ses phalanges avant, semblables à des singes africains, en particulier les gorilles et les chimpanzés. Faire cela permet au fourmilier géant de garder ses griffes intactes tout en marchant. Les doigts du milieu, qui soutiennent plus de son poids, sont allongés au niveau des articulations métacarpophalangiennes (Préhension) et pliés au niveau des articulations interphalangiennes (Préhension). Contrairement aux pattes avant, les pattes de derrière ont des griffes courtes sur les cinq orteils et sont utilisées de manière plantigrade. Comme un "crochet/pelle", la fosse supra-épineuse est élargie de manière à donner au fourmilier géant une répartition du poids et de manière croissante en tirant la puissance et ses membres antérieurs du muscle triceps aidant ainsi en puissance à la flexion du troisième doigt et de ce fait aussi un épaississement des pattes avant.

    Longue langue
    Langue rétractée
    Langue étendue

    Le fourmilier géant a une basse température de corps pour un mammifère, environ 33 °C, de quelques degrés inférieure à une température typique de mammifère de 36−38 °C. Généralement les Xenarthra ont tendance à avoir des taux métaboliques plus faibles que la plupart des autres mammifères, une tendance probablement en corrélation avec leurs spécialisations alimentaires et leur faible mobilité.

    Anatomie du système alimentaire

    Le fourmilier géant n'a pas de dents et est capable de mouvements de mâchoire très limités. ces mouvements s'appuient sur la rotation des deux moitiés de la mâchoire inférieure, maintenues ensemble par un ligament en leur pointe, lui permettant ainsi d'ouvrir et fermer sa bouche, et grâce à ses muscles masticatoires, qui sont relativement sous-développés. La mâchoire crée une dépression, une ouverture orale assez grande pour que la langue élancée puisse sortir complètement. Elle mesure une taille moyenne de 60 cm (24 po) de long et est triangulaire en arrière, arrondie en avant, et se termine par un petit sommet arrondi. La langue est recouverte de papilles bombées vers l'arrière et revêtues d'une épaisse salive collante sécrétée par des glandes salivaires élargies, lui permettant ainsi la collecte des insectes.

    La dépression en forme de tube et la petite ouverture de la bouche restreignent la langue à des mouvements de rétraction protubérante. Au cours de l'alimentation, la langue entre et sort environ 160 fois par minute (près de trois fois par seconde). Ces mouvements sont alimentés par la musculature unique du grand, long et flexible appareil hyoïde du fourmilier géant, s'appuyant également sur l'orientation de sa tête. Lorsqu'elle est entièrement déployée, la langue peut atteindre 45 cm (18 po) ; taille supérieure à la longueur du crâne. Les Muscle buccinateurs lui permettent de glisser la langue d'avant en arrière sans perdre les aliments collectés. Ils sont rapprochés et l'animal serre la bouche de manière à empêcher les aliments de s'échapper et ce même avec une absorption rallongée du fait de la grande taille de la langue. Quand elle est rétractée, la langue est maintenue dans l'oropharynx par les muscles hyoïde et le palais secondaire, ce qui lui empêche de bloquer la respiration. Cette rétraction est facilitée par le long muscle sternoglossus, qui est formé par la fusion de la sterno (Muscle sterno-hyoïdien) et le Muscle hyo-glosse, qui n'est pas fixé à l'os hyoïde . Ainsi, la langue est directement ancrée au sternum.

    Les fourmiliers géants avalent à un taux beaucoup plus élevé que la plupart des autres mammifères. En effet lors de l'alimentation, ils avalent presque continuellement. Avant d'être avalés, les insectes sont écrasés contre le palais. L'estomac du tamanoir, semblable au gésier d'un oiseau, possède des plis durci et utilise de fortes contractions pour broyer les insectes. Le processus de digestion est assisté par l'ingestion de petites quantités de sable et de terre. Le fourmilier géant ne peut pas produire d'acide gastrique de son propre chef, et utilise donc l'acide formique de sa proie pour la digestion

    Liste des sous-espèces

    Selon Mammal Species of the World (19 avr. 2010) :

    • sous-espèce Myrmecophaga tridactyla artata Osgood, 1912
    • sous-espèce Myrmecophaga tridactyla centralis Lyon, 1906
    • sous-espèce Myrmecophaga tridactyla tridactyla Linnaeus, 1758

    Nom des naturalistes sur EOL

    Autres

    • Il est également doté d'un petit cerveau comparé aux autres mammifères, ceci pour réduire la consommation énergétique[pas clair] (le cerveau étant l'organe demandant le plus d'énergie chez les mammifères).
    • Sa température corporelle avoisine les 32 °C, ce qui en fait l'animal ayant la plus basse température corporelle de la classe des mammifères.
    • Lors de son évolution, son encéphale s'est réduit.
    • Ses oreilles sont petites et rondes, ses yeux sont petits. Son odorat est 40 fois plus puissant que celui de l’homme.

    Les fourmiliers géants sont des proies pour les jaguars et les pumas. Ils fuient généralement le danger en galopant, mais s'ils sont acculés, ils opteront pour une posture défensive, se tenant sur leurs pattes arrière et essayant de faire fuir l'attaquant. Les griffes avant de fourmilier géant sont des armes redoutables, capables de tuer un jaguar.

    Agressif ou sur la défensive

    Bien que timide et généralement tenté d'éviter les humains, on rapporte des cas de spécimens de cette espèce ayant tué ou blessé des humains qui avait essayé de coincer, leur avaient fait du mal ou les avaient trop acculés. Les fourmiliers géants peuvent causer de mortelles blessures avec leurs griffes avant. Deux chasseurs ont récemment été tués par des fourmiliers géants au Brésil et dans les deux cas, les chasseurs s'agitaient, blessait et acculaient dans des angles sans échappatoires les animaux, ce qui conduisit sans doute à des attaques qui semblaient être simplement des comportements défensifs. En avril 2007, un fourmilier du zoo de Florencio Varela a malmené un gardien avec ses griffes avant (il semble que ce spécimen nommé "Ramon" avait une réputation d'agressif).

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  • Les lépidoptères (Lepidoptera) sont un ordre d'insectes dont la forme adulte (ou imago) est communément appelée papillon et dont la larve est une chenille.

    Il s'agit d'un des ordres d'insectes le plus répandu et le plus largement connu dans le monde, comprenant entre 155 100 et 174 233 espèces décrites1 (dont près de 7 000 en Europe et 5 000 en France2) réparties dans 120 familles et 46 super-familles3.

    Ils se caractérisent à l’état adulte par trois paires de pattes (comme tous les insectes) et par deux paires d'ailes recouvertes d’écailles de couleurs très variées selon les espèces. Les lépidoptères pondent des œufs qui donnent naissance à des chenilles. Ces dernières se transforment ensuite en chrysalides (s'abritant ou non dans un cocon préalablement tissé). Il en émerge enfin l'imago, ou papillon. Leur cycle biologique se trouve donc composé de quatre stades distincts: œuf, chenille, chrysalide et papillon. Ce sont des insectes à métamorphose complète.

    Description de cette image, également commentée ci-après
     

    Métamorphose

    Les lépidoptères sont des holométaboles comme les Diptères et les Coléoptères…

    Au stade de l'imago, le papillon a une longévité variable selon l'espèce, de quelques jours (Bombyx du mûrier) ou semaines (Flambé, Papilio machaon) à plusieurs mois (jusqu'à dix pour le Citron Gonepteryx rhamni).

    Ailes

    Les lépidoptères, sous la forme adulte (papillon), sont caractérisés par deux paires d'ailes membraneuses recouvertes d’écailles colorées, qui sont des soies aplaties ; le mot « lépidoptères » vient de cette caractéristique : lepidos veut dire « écaille » en grec et pteros, « aile ».

    Une écaille alaire est une minuscule plaque chitineuse le plus souvent pigmentée dotée d'un pédicelle à sa base permettant son insertion sur la membrane. Certaines couleurs métalliques sont optiques par diffraction de la lumière (cas par exemple pour l'Europe des Apatura Grand mars changeant, Petit mars changeant).

    Des écailles spécialisées (les androconies) sont présentes chez les mâles sur la face supérieure des ailes et diffusent des substances sexuelles chimiques, les phéromones, issues de glandes lors des parades nuptiales.

    Les ocelles ou yeux peuvent être des ornementations de défense (chez le Paon du jour par exemple), c'est un bon moyen de reconnaissance des espèces (comme l'ocelle orange centré de noir à l'aile antérieure du Petit mars changeant absent chez le Grand mars changeant).

    Le revers brun ou noir de ses ailes présente souvent une livrée homochrome qui permet de se cacher à de nombreuses espèces présentant des couleurs vives sur le recto de leurs ailes (Paon du jour par exemple).

    Certaines espèces présentent la particularité de ne porter que très peu d'écailles : cas du genre Cithaerias.

    Corps

    Leur corps est souvent caché par un épais revêtement de phanères.

    Leurs pièces buccales sont transformées en proboscis (sauf chez certains petits groupes très primitifs pour ce caractère, tels les Micropterigidae munis de mandibules broyant le pollen), trompe enroulée en spirale au repos, pour aspirer le nectar. La trompe est formée par les galeas des maxilles qui sont fortement allongées et reliées entre elles par deux coaptations : l’antérieure formée de soies et la postérieure formée de crochets qui les solidarisent fortement, formant ainsi un canal qui permet l’aspiration du nectar. Toutes les autres pièces buccales sont atrophiées ou absentes, à l’exception des palpes labiaux qui protègent la trompe lorsqu’elle est enroulée au repos. La trompe des papillons est un outil de haute précision qui cumule les prouesses techniques. Au repos, elle reste enroulée en spirale comme un ressort de montre, sous l'effet d'une lame élastique qui court tout au long de sa paroi supérieure. Une succession d'anneaux de chitine - substance très résistante - maintient la canalisation béante quelle que soit sa courbure. Lorsque le papillon veut se nourrir, il contracte une série de plusieurs centaines de minuscules muscles obliques, situés dans l'épaisseur de la trompe, dont ils provoquent le déroulement. Au premier tiers de la longueur, des muscles spéciaux coudent la trompe vers le bas. Cette articulation souple favorise en particulier la recherche du nectar dans les corolles les plus étroites et les plus profondes. Sans même avoir à baisser la tête, le papillon déplace sa trompe pour explorer tous les recoins des fleurs qu'il visite. Dans la tête de l'insecte, une sorte de poire peut se dilater sous l'action de muscles puissants. Elle fait office d'aspirateur. Les papillons se posent sur les corolles. Grâce à des organes gustatifs très sensibles situés au bout de leurs pattes, ils savent immédiatement s'il y a lieu de déployer leur encombrant attirail d'aspiration.

    L'œuf est pondu sur ou à proximité de la plante-hôte de la chenille qui souvent qualifie l'espèce (Piéride du chou ou Azuré du serpolet).

    La larve, ou chenille, est de type broyeur avec deux glandes labiales séricigènes c’est-à-dire fabriquant un fil de soie.

    Articles détaillés : Morphologie des lépidoptères et Chenille (lépidoptère).

    La chrysalide se trouve ou non dans un cocon. Le développement des chenilles s’effectue généralement en cinq stades marqués par des mues jusqu’à la transformation en nymphe, ou chrysalide. Suivant les espèces, la nymphose a lieu sous terre ou à l’air libre et la chenille s’entoure parfois d’un cocon de fils de soie avant de se transformer.

    Ces distinctions basées essentiellement sur des caractères superficiels sont pratiquement abandonnées au profit d’analyses phylogénétiques morphologiques et moléculaires.

    • La plupart des lépidoptères, dont les imagos sont le plus communément appelés papillons, se regroupent en la division des Ditrysia, qui représente 99 % des lépidoptères, elle-même divisée en deux sous-ordres :
      • Les Hétérocères, sont le plus souvent de couleurs ternes, leurs antennes sont souvent filiformes ou plus ou moins plumeuses (elles sont impliquées dans la communication par les phéromones). Ils sont traditionnellement considérés comme les « papillons de nuit » mais cette classification est désuète car beaucoup comme les Zygènes ne sont actifs que le jour. Ce sous-ordre comprend de nombreuses super-familles (SF) et familles (fam.) qui regroupent les phalènes (à peu près 20% des lépidoptères), les noctuelles ( plus de 30%), les bombyx, les pyrales, les tordeuses, les teignes et les "mites" au sens large (plus de 50%)… ; ce n'est pas un regroupement naturel, comme son nom l'indique ("les autres…") et il doit être abandonné.
      • Les rhopalocères, sont des insectes aux couleurs parfois vives, leurs antennes se terminent "en massue" bien distincte (comme le terme grec rhopalos l'indique). Ils sont traditionnellement considérés comme les « papillons de jour ». Ce sous-ordre comprend deux super-familles (SF) et plusieurs familles (fam.) ;
    • Le 1 % restant est constitué par la division des Monotrysia qui comprend 2 super-familles caractérisées par des larves mineuses.

    Classification II

    Les lépidoptères sont divisés en quatre sous-ordres :

    • Frenatae - frenates
    • Jugatae
    • Macrolepidoptera
    • Microlepidoptera

    Classification III

    Minet et Bourgoin ont proposé une nouvelle classification phylogénétique qui n’est pas entièrement adoptée et fait l’objet d’une révision continue (toutes les analyses moléculaires n’ont pas encore été faites, pour plus d’informations sur la classification lire l’article sur la systématique). La classification ci-dessous essaie de tenir compte de cette nouvelle classification.

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  • Le Dromadaire (Camelus dromedarius), également appelé Chameau d'Arabie, est une espèce de mammifère artiodactyle de la famille des camélidés1. Pour cette raison, qualifier un dromadaire de « chameau » n'est pas erroné mais cependant imprécis, les espèces nommées couramment « chameau » (le Chameau de Bactriane) présentant deux bosses, alors que le dromadaire n'en possède qu'une seule apparente. Le terme dromadaire est tiré du grec dromas, qui signifie « coureur ». Sa taille va de 220 cm à 250 cm au garrot pour les plus grands ; son poids varie entre 400 et 1 100 kg selon les races. Cet herbivore a une espérance de vie moyenne de 25 ans.

    Le dromadaire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Chameau de Bactriane et dromadaire

    Le chameau de Bactriane et le dromadaire appartiennent au même genre biologique. Le dromadaire est un habitant des déserts chauds (Sahara, péninsule Arabique, ...) alors que le chameau de Bactriane se retrouve plus en zone froide comme la Mongolie. Les deux animaux, bien que capables de s'hybrider, ne se rencontrent donc pas naturellement. Le fœtus du dromadaire développe deux bosses pendant la gestation qui se fondent en une seule peu avant la naissance. Les deux espèces peuvent s'hybrider, le petit étant le turkoman, qui présente une bosse légèrement subdivisée. Mais si la femelle de l'hybride se reproduit bien, ce n'est pas le cas du mâle qui peut parfois être peu fertile ou même stérile2.

    Histoire

    L'ancêtre du genre Camelus est apparu il y a 50 millions d'années3 . Il y a 2 à 3 millions d'années, l'ancêtre du dromadaire aurait pénétré en Afrique. Les dromadaires existaient déjà dans la Corne de l'Afrique pendant la Préhistoire et on a retrouvé des dents en Éthiopie ainsi que des peintures en Somalie et à Djibouti. La relation entre l'homme et le dromadaire remonte au IIe millénaire av. J.‑C.. La domestication du dromadaire a probablement eu lieu dans le sud de la péninsule Arabique vers 2000 ou 3000 av. J.-C.

    Utilisation

    De nos jours, le dromadaire est l'animal des déserts chauds d'Afrique, d'Australie, du Proche et du Moyen-Orient. Il fut aussi utilisé à des fins militaires pour les charges guerrières dans la bataille ou pour le transport de troupes et de matériels .

    Le dromadaire rend de multiples services à l'homme depuis des milliers d'années et en particulier aux nomades qui l'exploitent pour ses productions de travail, de cuir, de lait et de viande. En transportant le matériel, il permet à l'homme de s'économiser et de durer dans les milieux désertiques.

    Il existe des races spécifiques selon l'usage. Les méhara sont appréciés comme dromadaires de monte.

    Il existe deux types de dromadaires :

    • les dromadaires de course qui ne pèsent que 400 kg pour les femelles contre 500 à 600 kg pour les mâles adultes. Dans certains pays, des courses de dromadaires ont lieu. Les dromadaires de course sont très rapides, ils peuvent courir à 50 km/h en vitesse moyenne et jusqu'à 70 km/h en pointe.
    • les dromadaires de trait, qui peuvent aller jusqu'à 600 à 800 kg pour les femelles contre 800 à 1 100 kg pour les mâles5.

    Les dromadaires sauvages sahariens, disparus il y a peu, sont les ancêtres des dromadaires de course domestiques : dotés de membres fins, ils pouvaient courir très vite pour échapper à leurs prédateurs tels que lions de l’Atlas, léopards de Barbarie, lycaons ou guépards sahariens pour les jeunes. À préciser que quelques centaines de dromadaires existent encore à l'état sauvage, suite au maronnage.

    Les dromadaires comme moyen de transport et de déplacement ont été largement remplacés par les véhicules motorisés. Cependant, plusieurs pays, tels la Jordanie et la Mauritanie6, reviennent à l'usage des dromadaires dans un cadre policier et militaire, car c'est le seul moyen de contrôler des régions reculées et le moyen le plus discret pour surprendre rebelles et contrebandiers. Le groupement nomade autonome (G.N.A.) à Djibouti, qui fut créé le 7 juillet 1887, avait pour principale mission avant l'indépendance (27 juin 1977) le contrôle des frontières terrestres et maritimes et il utilisait des dromadaires. Il fut remplacé par le Groupement commando des frontières (G.C.F.) le 6 juin 1977, qui avait les mêmes missions mais n'a pas survécu à la guerre entre les Afars (nord) et les Issars (sud) en 1991.

    En 1799 : durant la campagne d’Égypte, Bonaparte créa un régiment monté sur dromadaire pour ses facultés d'adaptation au milieu désertique.

    Une anatomie particulière

    Des dromadaires transportant des marchandises (Algérie).
    Dromadaires dans le désert du Néguev (Israël).

    Le squelette du crâne, comparable à celui du cheval par sa taille, présente une crête occipitale fort proéminente, à laquelle se rattache un puissant ligament cervical de nature à soutenir une tête aussi lourde sur un cou aussi long.

    Les sinus sont amples et profonds et procèdent, de ce fait, de l'adaptabilité du dromadaire à la vie désertique. En effet, le dromadaire présente un sac sinusal aveugle latéral qui n'est observé chez aucune autre espèce. Une telle anatomie permet au dromadaire de récupérer une part importante de l'eau au moment de l'expiration par les voies nasales. Celles-ci sont par ailleurs reliées à l'extérieur par des naseaux pouvant se fermer complètement, évitant ainsi un assèchement de la muqueuse nasale et donc le maintien d'une atmosphère humide dans les voies respiratoires supérieures propices à limiter les pertes hydriques.

    La partie osseuse du voile du palais est étroite, ce qui facilite l'extériorisation de sa partie molle chez le mâle en période de rut, appelée doula par les Arabes. Le maxillaire inférieur, long, présente une constriction centrale marquée, ce qui le fragilise et conduit à des fractures fréquentes lors des combats occasionnels entre mâles.

    Comme la quasi-totalité des mammifères et en dépit de la longueur de son cou, le dromadaire possède 7 vertèbres cervicales. Pour le reste, il ne se distingue que peu des autres herbivores domestiques. Les apophyses épineuses des vertèbres thoraciques et lombaires, bien que supportant la bosse, n'en sont pas plus longues pour autant. Les os des membres sont longs, traduisant l'éloignement du corps (thorax et abdomen) du sol lorsque l'animal se tient debout.

    Comme la plupart des mammifères, le dromadaire a une denture temporaire (dents de lait) et une denture permanente. La formule dentaire de la première comprend 22 dents. Chez l'animal adulte, la formule dentaire permanente comprend 34 dents au total et s'enrichit de la présence de molaires. C'est le moyen d'observation qu'ont les nomades pour déterminer l'âge de l'animal. L'usure des dents peut être rapide du fait des conditions environnementales et alimentaires (rôle abrasif du sable) et donc la longévité du dromadaire s'en trouve réduite. Bien qu'il puisse atteindre l'âge vénérable (pour un herbivore) de 40 ans, il est peu fréquent d'observer des animaux de plus de 20 ans du fait de la défaillance de la denture.

    Le système lymphatique se caractérise par un faible nombre de ganglions et des emplacements inhabituels tels que le ganglion thoracique externe ou le ganglion cervical inférieur. Les glandes sudoripares, peu nombreuses, sont éparpillées sur l'ensemble du corps et participent, de par leur relative rareté, à la limitation des pertes hydriques par transpiration. Les glandes occipitales sont probablement des glandes sudoripares modifiées, situées sur la partie occipitale, à l'arrière de la tête. Elles émettent un liquide riche en stéroïdes et reconnaissable à son odeur. Elles sont particulièrement actives chez le mâle lors de la période du rut et jouent un rôle encore assez mal connu dans le comportement sexuel.

    La veine jugulaire est large et facilement visible près de la tête, dans la partie distale du cou, lieu privilégié pour le prélèvement de sang. Les nomades en prélèvent ainsi jusqu'à 7 litres qu'ils boivent frais ou avec du lait, mais cette pratique est interdite par l'islam. Le volume sanguin (volémie) chez le dromadaire est de 93 ml par kg de poids corporel, soit une valeur supérieure à celle observée chez la plupart des autres espèces domestiques. D'autre part, la perte d'eau s'accompagne chez beaucoup d'animaux d'une augmentation de la viscosité du sang, qui se traduit à son tour par une augmentation de la température. Chez le dromadaire, le sang reste fluide quand il se déshydrate et, par conséquent, sa température augmente moins vite.

    Pied de dromadaire

    La peau, contrairement aux autres herbivores, est peu mobile ce qui désavantage considérablement l'espèce dans les zones à fortes densités d'insectes piqueurs ou simplement volants, d'autant plus que l'animal est muni d'une queue courte, inefficace pour chasser les importuns. Au demeurant, la peau est épaisse, surtout sur le dos, et donc moins susceptible d'être lésée par des harnais ou une végétation agressive. Aux zones de contact avec le sol au moment où l'animal se met en position baraquée, elle est recouverte d'un tissu cutané corné, épais, de couleur sombre. Ces coussinets se situent préférentiellement sur les membres, mais le plus important est le coussinet sternal, qui permet à l'animal de se poser sur le sternum et d'assurer une certaine assiette de tout le corps lorsque l'animal est en décubitus sternal.

    L'un des éléments anatomiques qui distingue nettement le dromadaire des autres ruminants est la nature du pied. Dépourvu de sabots, ce qui le range dans le groupe des digitigrades et non des onguligrades, le dromadaire a un pied large et élastique, bien adapté à la marche sur des sols sableux. On le compare facilement à un pneu dont la chambre à air est remplacée par un tissu adipeux qui donne à l'ensemble une souplesse remarquable.

    La bosse n'est qu'un tissu adipeux, blanc et de consistance douce, susceptible de varier en volume en vertu de l'état nutritionnel de l'animal.

    Une physiologie générale entièrement tournée vers l’adaptation au désert

    La plupart des mammifères vivant dans les zones désertiques se protègent de la chaleur et de la sécheresse en s'enfouissant dans le sol pendant les heures chaudes. Il est bien évident qu'un animal de la taille du dromadaire ne saurait satisfaire à une telle exigence. Aussi l'animal possède-t-il d'autres caractéristiques physiologiques pour s'adapter à ces conditions.

    Adaptation à la chaleur

    Dans un environnement désertique avance une file d'une vingtaine de dromadaires, dont quelques jeunes.
    Groupe de dromadaires dans la vallée du Jourdain

    La bosse du dromadaire, contrairement à une légende tenace, n'est pas une réserve d'eau, mais d'énergie. La bosse est un amas de graisse blanchâtre qui peut dépasser les 100 kg pour un animal en pleine forme et bien nourri. Cette accumulation localisée évite la dissémination du gras en région sous-cutanée dans les autres parties du corps. Sa présence sur le dos de l'animal lui assure également un rôle dans la thermorégulation. En effet, la concentration des réserves adipeuses limite leur répartition sous la peau et donc facilite la dissipation cutanée de la chaleur. L'animal se refroidit mieux car il est moins gras. Il transforme sa graisse en eau (eau métabolique) par des réactions physiologiques d'oxydation (jusqu'à 40 litres pour un animal en bonne forme). Le dromadaire a la capacité de faire varier sa température interne en fonction de la chaleur externe, ce qui autorise à considérer que notre animal n'est pas un strict homéotherme, à l'instar des mammifères passant une partie de leur existence en hibernation. Lorsque la température ambiante décroît, notamment pendant la nuit, la température interne du dromadaire peut descendre à 34 °C. Durant les heures les plus chaudes, la température rectale peut atteindre 42 °C sans que l'on puisse parler de fièvre. De tels écarts de température corporelle sont mortels pour la plupart des mammifères. Il a été mesuré par exemple qu'une augmentation de 6 °C de la température corporelle chez un dromadaire pesant environ 600 kg lui permettait d'économiser 5 litres d'eau. En saison chaude, il peut se passer de boire pendant 2 à 3 semaines et en saison fraîche pendant 4 à 5 semaines. Le dromadaire peut boire jusqu'à 15 litres d'eau par minute. C'est le seul mammifère capable de boire autant d'eau en si peu de temps. En effet, chez les autres animaux, l'absorption d'une trop grande quantité d'eau entraîne l'éclatement des globules rouges, donc la mort.

    La morphologie générale et le comportement du dromadaire signent aussi son adaptation à la chaleur: longs membres, coussinet sternal maintenant l'abdomen légèrement au-dessus du sol, positionnement face au soleil afin d'exposer la plus faible superficie possible au rayonnement solaire maximal, broutage préférentiel à l'ombre des fourrages ligneux pendant les heures chaudes, diminution générale du métabolisme lors de fortes chaleurs, robe variant entre le blanc et le fauve, toison tombant d'elle-même en été, peau épaisse, protectrice, glandes sudoripares peu nombreuses.

    Adaptation à la sécheresse

    Les mécanismes d'adaptation à la chaleur mettaient en œuvre un ensemble de procédures physiologiques qui contribuent à économiser l'eau. Mais c'est dans les situations extrêmes, notamment lors de déshydratations poussées que le dromadaire montre ses exceptionnelles qualités. L’animal est alors capable d’économiser l’eau corporelle par des mécanismes de réduction des pertes hydriques (diminution de la diurèse, arrêt de la sudation, diminution du métabolisme de base, variation de la température corporelle, réactions chimiques : l'hydrogène issu de la fonte des graisses se combine à l'oxygène procuré par la respiration pour fournir l'indispensable complément d'eau) tout en maintenant une homéostasie vitale pour sa survie, à la fois en limitant la variation de la concentration des paramètres vitaux et en assurant une excrétion maximale des déchets métaboliques. Celle-ci est permise par l’émission d’une urine très concentrée. Toutefois, l’excrétion des éléments dont l’élimination nécessite des grandes quantités d’eau (glucose, urée notamment) est contrôlée de façon rigoureuse. Ces mécanismes d’adaptation qui font la réputation du dromadaire expliquent également qu’il s’agit d’une des rares espèces domestiques qui n’ait pas quitté son aire d’origine.

    Adaptation à la sous-alimentation

    Le milieu désertique se caractérise aussi par la faiblesse des ressources alimentaires, leur grande dispersion et une forte variabilité temporelle. Le dromadaire présente une meilleure capacité à digérer les fourrages pauvres que les ruminants domestiques. Cette supériorité s’explique par une plus grande rétention des particules solides dans les pré-estomacs, se traduisant par un temps de contact plus long des aliments avec les micro-organismes qui les digèrent. Il supporte très mal l'excès de nourriture et 4 à 5 kg d'acacia par jour lui suffisent en période de disette.

    Chez toutes les espèces de mammifères, les lipides de réserve constituent la forme la plus concentrée du stockage d'énergie dans l'organisme, concentrés chez le dromadaire dans la bosse. Contrairement aux autres ruminants qui assurent l'essentiel de leurs besoins énergétiques à partir de la production d'acides gras volatils et génèrent ainsi une faible quantité de glucose, le dromadaire présente une glycémie comparable à celle de l'homme. Il présente une néoglucogenèse très active tant au niveau du foie que du rein, ce qui lui permet de maintenir une glycémie presque normale en cas de privation de nourriture, sans consommation de graisse (cétogenèse). Son économie d'eau se fait également lors de son excrétion. L'animal perd environ 7 fois moins d'eau que la vache. Ainsi, le volume de l'urine d'un dromadaire déshydraté est de 0,1 % du poids du corps alors que c'est 2 % de ce poids chez le mouton déshydraté. L'urine est très concentrée car les reins réalisent une plus grande réabsorption de l'eau et des électrolytes : en situation de déshydratation, l'urine du dromadaire est 2 fois plus concentrée que l'eau de mer7. Le foie est aussi un organe qui diminue les rejets liquides en recyclant son urine soit en protéines soit en eau.

    Lorsque le dromadaire dispose d'une ration déficitaire en protéines, la quantité d'urée excrétée devient très faible. En situation de déficit protéique, il excrète 1 % seulement de son urée, contre 23 % chez le mouton. De fait, il a la capacité de recycler de façon remarquable l'urée, ce qui permet de répondre aux déficits protéiques d'origine alimentaire et de maintenir la protéosynthèse ruminale.

    Sur le plan des minéraux, tout se passe chez le dromadaire comme si son métabolisme était tourné vers une anticipation des périodes de sous-nutrition minérale. Il signe son adaptation à ces périodes de restriction alimentaire par divers mécanismes : augmentation des capacités d'absorption en cas de pénurie, plus grande capacité de stockage de certains éléments minéraux, plus grande tolérance à certains électrolytes, maintien des activités enzymatiques de base en dépit des situations déficitaires.

    L'élevage

    Reproduction, races et types

    Un chamelon.

    La notion de race dépend des critères étroitement pilotés par l'homme en fonction des objectifs fixés à l'animal. À Djibouti et en Éthiopie, la race principale est le Dankali et son cousin le plus proche est le Chameau de Bactriane.

    Le mâle est mis à reproduction entre 6 et 12 ans. Trop jeune, il n'est pas assez productif et trop vieux l'affaiblissement de la période ne lui permet pas d'assurer ses fonctions. Pendant la saison des amours, le comportement de l'animal est très agressif, il perd l'appétit, perd du poids, a la diarrhée, urine fréquemment, a une salivation excessive avec extériorisation du voile du palais sous forme d'un tissu de chair rose et humide appelé doula par les Arabes. Il a une fâcheuse tendance à mordre, à botter, et à donner des coups de tête. Pour le mâle, l'accouplement dure 11 à 15 minutes, 3 à 4 fois par jour. Les meilleurs reproducteurs peuvent couvrir jusqu'à 70 chamelles par saison. La femelle est rarement mise au mâle avant 4 ans. La période nominale pour qu'elle se reproduise est de 4 à 20 ans. Durant toute sa vie, elle portera de 3 à 7 chamelons. La période de gestation est de 13 mois. Au moment de la mise bas, la chamelle s'écarte du troupeau et se met en position baraquée; le chamelon lui risque soit d'être écrasé, soit d'être étouffé sous elle. Pendant la période de lactation la chamelle fournit 12 à 18 litres de lait par jour pour son chamelon et les nomades peuvent en prélever jusqu'à 8 litres. Il est bon de savoir que le lait est 3 fois plus riche que le lait de vache en protéine et en vitamine C. On estime qu'environ 2 litres de lait couvrent les besoins en protéines pour un homme pour une journée et il se boit tel quel. Quant à la viande elle est maigre car toute la graisse est concentré dans la bosse. L'énergie que fournit la carcasse est suffisante pour un homme pour 5 jours et en protéines pour un mois.

    Un animal d'élevage

    Un troupeau de dromadaires dans la réserve de Dana en Jordanie

    On ignore souvent que le dromadaire est élevé pour sa viande ou pour son lait, voire pour effectuer des travaux agricoles. Le développement d’une véritable industrie laitière caméline est récent et s’opère dans plusieurs villes subsahariennes parfois sous des formes intensives de production comme en Arabie saoudite. En production de viande, il existe une tradition d’embouche caméline dans la Corne de l'Afrique, qui a permis le développement d’un commerce international du cheptel camélin, celui-ci étant exporté depuis le Soudan, l’Éthiopie, Djibouti et surtout la Somalie vers les pays de la péninsule Arabique.

    Si le dromadaire a fait sa réputation comme animal de bât ou comme animal de selle, et si son utilisation agricole est ancienne en Inde, au Maroc, en Éthiopie, de nouveaux usages sont observables comme le transport des ordures ménagères dans les villes nigériennes ou de façon plus anecdotique le développement des camel-library en Inde ou au Kenya, les dromadaires étant voués au transport des bibliothèques ambulantes de village en village. Chargé l'animal peut se déplacer entre 4 à 7 kilomètres à l'heure et marcher 40 à 50 kilomètres par jour, pendant des jours voire pendant des semaines.

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