• Tamanoir

    Le tamanoir, également nommé fourmilier géant ou grand fourmillier (Myrmecophaga tridactyla), est une espèce de mammifères de la famille des Myrmecophagidae. C'est la seule espèce du genre Myrmecophaga. C'est un grand mammifère insectivore natif de l'Amérique centrale et du Sud. Il est l'une des quatre espèces vivantes de fourmiliers et classé parmi les paresseux dans l'ordre Pilosa. Le tamanoir est surtout terrestre, contrairement à d'autres fourmiliers ou paresseux, qui sont arboricoles ou semi-arboricole. L'espèce est la plus grande de sa famille avec une taille moyenne comprise entre 182 cm et 217 cm et un poids allant de 33 kg à 41 kg pour les mâles, de 27 à 39 kg pour les femelles. Le tamanoir est reconnaissable à son museau allongé, sa queue touffue, ses griffes avant longues et son pelage de couleur distincte.

    Le fourmilier géant se rencontre dans de multiples habitats, notamment les prairies et la forêt tropicale. Il vit généralement à cheval sur plusieurs biotopes vitaux. Le tamanoir se nourrit dans les zones ouvertes, pour se reposer dans les zones plus boisées. Il se nourrit principalement de fourmis et de termites, en utilisant ses griffes de devant pour les déterrer et sa longue langue collante pour les recueillir. Ils sont pour la plupart solitaires saufs pendant les relations mère-jeunes ou lors de l'accouplement; les interactions entre mâles sont agressives. Les femelles portent leur progéniture sur leur dos jusqu'au sevrage.

    Le fourmilier géant est répertorié comme vulnérable par l'Union internationale pour la conservation de la nature. Il a disparu de nombreuses parties de son ancienne aire de répartition, y compris la quasi-totalité de l'Amérique centrale. Les menaces à sa survie comprennent la destruction de l'habitat, le feu, et le braconnage pour la fourrure et la viande de brousse, bien que certains fourmiliers habitent dans des zones protégées. Avec son apparence et ses habitudes distinctives, le fourmilier a été présenté dans les mythes précolombiens et contes populaires, ainsi que la culture.

    Cette espèce a obtenu son nom binomial de Linné en 1758. Son nom générique, Myrmecophaga, et le nom spécifique, tridactyla, sont d'origine grecque, signifiant respectivement "tamanoir" et "trois doigts". Myrmecophaga jubata a été utilisé comme synonyme. Trois sous-espèces ont été provisoirement proposée: M. t. tridactyla (allant du Venezuela et des Guyanes au nord de l'Argentine), M. t. centralis (originaire d'Amérique centrale, du nord-ouest de la Colombie, et du nord de l'Équateur), et M. t. artata (indigène du nord/nord-ouest de la Colombie et Venezuela). Le fourmilier géant est regroupé avec les Tamandua du nord et du sud semi-arboricoles dans la famille Myrmecophagidae. Avec la famille Cyclopedidae, ils constituent le sous-ordre des Vermilingua.

     
     
    Folivoras 
     

    Bradypus

     
     

    Choloepus

     
     
    Vermilinguas 
     

    Cyclopes

     
     
     

    Tamandua

     
     

    Myrmecophaga

     
     
     
     
    Armadillos 
     

    Dasypus

     
     
     
     
     

    Priodontes

     
     
     

    Cabassous

     
     

    Tolypeutes

     
     
     
     
     

    Chaetophractus

     
     
     

    Euphractus

     
     

    Zaedyus

     
     
     
     
     
     
     
    Arbre phylogénétique de Xenarthra.

    Les fourmiliers et les paresseux appartiennent à l'ordre Pilosa et au super-ordre Xenarthra au même titre que Cingulata (dont les seuls membres existants sont les tatous). Les deux ordres de Xenarthra se sont divisés il ya 66 millions d'années (Pliocène, Holocène) à l'époque du Crétacé supérieur. Les fourmiliers et les paresseux ont divergés il y a environ 55 millions d'années (Pliocène, Holocène), entre les époques Paléocène et Eocène. La lignée Cyclopes émergé autour de 30 millions d'années (Pliocène, Holocène) dans l'Oligocène, tandis que les lignées Myrmecophaga et Tamandua se sont divisés il y a environ 10 millions d'années (Pliocène, Holocène) dans la sous-époque du Miocène tardif5. Pendant la majeure partie de l'ère Cénozoïque, les fourmiliers ont été confinés à l'Amérique du Sud, qui était autrefois une île-continent. Après la formation de l'isthme de Panama il y a environ 3 millions d'années (Pliocène, Holocène), les fourmiliers des trois genres existants ont envahi l'Amérique centrale dans le cadre du Grand échange interaméricain .

    Les archives fossiles pour les fourmiliers sont généralement clairsemées. Certains fossiles connus comprennent le Pliocène avec le genre Palaeomyrmidon, un proche parent au fourmilier soyeux, Protamandua, un taxon sœur au clade qui comprend le fourmilier géant et les tamanduas du Miocène, et Neotamandua, un taxon sœur de Myrmecophaga. Protamandua était plus grand qu'un fourmilier soyeux (voir Cyclopes didactylus) mais plus petit qu'un tamandua, tandis que Neotamandua était plus important, se situant quelque part entre un tamandua et un fourmilier géant. Protamandua ne semble pas avoir de pieds spécialisés pour la locomotion terrestre ou arboricole, mais il a peut-être eu une queue préhensile. Cependant pour Neotamandua, il est peu probable qu'il ait eu une queue préhensile et ses pieds étaient intermédiaire, une sous forme, entre ceux des tamanduas et du fourmilier géant. Les espèces boréales Neotamandua ont été considérées comme un ancêtre de ce dernier.

    Le fourmilier géant est la plus terrestre des espèces de fourmilier vivant. Ses ancêtres étaient sans doute à l'origine adaptés à la vie arboricole ; la transition à la vie sur terrain ferme aurait été facilitée par l'expansion des habitats ouverts tels que la savane en Amérique du Sud et de la disponibilité des insectes coloniales, comme les termites, fournissant une source d'alimentation potentiel plus grande. Le fourmilier géant comme les tamandua du sud sont bien représentées dans les fossiles de la fin du Pléistocène et de l'Holocène.

    Description

     
    Vue de côté

    Le fourmilier géant peut être identifié par sa grande taille, un museau allongé, et une longue queue. Il a une longueur totale de corps comprise entre 182 à 217 cm. Les mâles pèsent de 33 à 41 kg et les femelles entre 27 et 39 kg, caractéristiques rendant le fourmilier géant le plus grand des espèces existantes dans son sous-ordre. La tête du fourmilier géant est de 30 cm de long, donc particulièrement allongée, même lorsqu'on le compare à d'autres fourmiliers. Son museau tubulaire, qui se termine par la bouche et les narines, possède une petite ouverture, mais prend la plupart de sa tête. Ses yeux et oreilles sont relativement petites. Il a une mauvaise vue, mais son odorat est 40 fois plus développé que celui des humains. Les fourmiliers géants peuvent vivre environ 16 ans en captivité.

    Contrairement à celui des autres mammifères, le cou des fourmiliers, en particulier le fourmilier géant, est plus épais que le dos et la tête. Une petite bosse peut être située à l'arrière de son cou. Le pelage du fourmilier géant est principalement gris et sel avec du blanc. Ses membres antérieurs sont blancs, avec des bandes noires autour des poignets, tandis que ses membres postérieurs sont sombres. Une bande noire épaisse avec des contours blancs s'étend de la gorge à l'épaule, où elles se terminent en pointe triangulaire. Le corps se termine par une queue brune. Le pelage est long, particulièrement sur la queue, ce qui la rend plus grande qu'elle ne l'est réellement. Il a un tronçon de crinière très raide le long du dos. Ses motifs sombres ont été pris pour être un "camouflage perturbateur", mais une étude de 2009 suggère une coloration d'avertissement. Alors que les mâles adultes sont légèrement plus grands et plus musclés que les femelles, avec des têtes et cou plus larges, la détermination visuelle du sexe des individus peut être difficile. Le pénis et les testicules sont rétractés et situés à l'intérieur entre le rectum et la vessie, les femelles ont une seule paire rapprochée de glandes mammaires.

    La structure interne d'un fourmilier géant. Il est remarquable que la langue soit attachée directement au sternum.

    Le fourmilier géant a les flancs larges. Malgré son nom d'espèce, il possède cinq orteils à chaque patte. Quatre orteils sur les pattes avant ont des griffes, les deuxièmes et troisièmes sont particulièrement allongées. Le fourmilier géant déambule sur ses phalanges avant, semblables à des singes africains, en particulier les gorilles et les chimpanzés. Faire cela permet au fourmilier géant de garder ses griffes intactes tout en marchant. Les doigts du milieu, qui soutiennent plus de son poids, sont allongés au niveau des articulations métacarpophalangiennes (Préhension) et pliés au niveau des articulations interphalangiennes (Préhension). Contrairement aux pattes avant, les pattes de derrière ont des griffes courtes sur les cinq orteils et sont utilisées de manière plantigrade. Comme un "crochet/pelle", la fosse supra-épineuse est élargie de manière à donner au fourmilier géant une répartition du poids et de manière croissante en tirant la puissance et ses membres antérieurs du muscle triceps aidant ainsi en puissance à la flexion du troisième doigt et de ce fait aussi un épaississement des pattes avant.

    Longue langue
    Langue rétractée
    Langue étendue

    Le fourmilier géant a une basse température de corps pour un mammifère, environ 33 °C, de quelques degrés inférieure à une température typique de mammifère de 36−38 °C. Généralement les Xenarthra ont tendance à avoir des taux métaboliques plus faibles que la plupart des autres mammifères, une tendance probablement en corrélation avec leurs spécialisations alimentaires et leur faible mobilité.

    Anatomie du système alimentaire

    Le fourmilier géant n'a pas de dents et est capable de mouvements de mâchoire très limités. ces mouvements s'appuient sur la rotation des deux moitiés de la mâchoire inférieure, maintenues ensemble par un ligament en leur pointe, lui permettant ainsi d'ouvrir et fermer sa bouche, et grâce à ses muscles masticatoires, qui sont relativement sous-développés. La mâchoire crée une dépression, une ouverture orale assez grande pour que la langue élancée puisse sortir complètement. Elle mesure une taille moyenne de 60 cm (24 po) de long et est triangulaire en arrière, arrondie en avant, et se termine par un petit sommet arrondi. La langue est recouverte de papilles bombées vers l'arrière et revêtues d'une épaisse salive collante sécrétée par des glandes salivaires élargies, lui permettant ainsi la collecte des insectes.

    La dépression en forme de tube et la petite ouverture de la bouche restreignent la langue à des mouvements de rétraction protubérante. Au cours de l'alimentation, la langue entre et sort environ 160 fois par minute (près de trois fois par seconde). Ces mouvements sont alimentés par la musculature unique du grand, long et flexible appareil hyoïde du fourmilier géant, s'appuyant également sur l'orientation de sa tête. Lorsqu'elle est entièrement déployée, la langue peut atteindre 45 cm (18 po) ; taille supérieure à la longueur du crâne. Les Muscle buccinateurs lui permettent de glisser la langue d'avant en arrière sans perdre les aliments collectés. Ils sont rapprochés et l'animal serre la bouche de manière à empêcher les aliments de s'échapper et ce même avec une absorption rallongée du fait de la grande taille de la langue. Quand elle est rétractée, la langue est maintenue dans l'oropharynx par les muscles hyoïde et le palais secondaire, ce qui lui empêche de bloquer la respiration. Cette rétraction est facilitée par le long muscle sternoglossus, qui est formé par la fusion de la sterno (Muscle sterno-hyoïdien) et le Muscle hyo-glosse, qui n'est pas fixé à l'os hyoïde . Ainsi, la langue est directement ancrée au sternum.

    Les fourmiliers géants avalent à un taux beaucoup plus élevé que la plupart des autres mammifères. En effet lors de l'alimentation, ils avalent presque continuellement. Avant d'être avalés, les insectes sont écrasés contre le palais. L'estomac du tamanoir, semblable au gésier d'un oiseau, possède des plis durci et utilise de fortes contractions pour broyer les insectes. Le processus de digestion est assisté par l'ingestion de petites quantités de sable et de terre. Le fourmilier géant ne peut pas produire d'acide gastrique de son propre chef, et utilise donc l'acide formique de sa proie pour la digestion

    Liste des sous-espèces

    Selon Mammal Species of the World (19 avr. 2010) :

    • sous-espèce Myrmecophaga tridactyla artata Osgood, 1912
    • sous-espèce Myrmecophaga tridactyla centralis Lyon, 1906
    • sous-espèce Myrmecophaga tridactyla tridactyla Linnaeus, 1758

    Nom des naturalistes sur EOL

    Autres

    • Il est également doté d'un petit cerveau comparé aux autres mammifères, ceci pour réduire la consommation énergétique[pas clair] (le cerveau étant l'organe demandant le plus d'énergie chez les mammifères).
    • Sa température corporelle avoisine les 32 °C, ce qui en fait l'animal ayant la plus basse température corporelle de la classe des mammifères.
    • Lors de son évolution, son encéphale s'est réduit.
    • Ses oreilles sont petites et rondes, ses yeux sont petits. Son odorat est 40 fois plus puissant que celui de l’homme.

    Les fourmiliers géants sont des proies pour les jaguars et les pumas. Ils fuient généralement le danger en galopant, mais s'ils sont acculés, ils opteront pour une posture défensive, se tenant sur leurs pattes arrière et essayant de faire fuir l'attaquant. Les griffes avant de fourmilier géant sont des armes redoutables, capables de tuer un jaguar.

    Agressif ou sur la défensive

    Bien que timide et généralement tenté d'éviter les humains, on rapporte des cas de spécimens de cette espèce ayant tué ou blessé des humains qui avait essayé de coincer, leur avaient fait du mal ou les avaient trop acculés. Les fourmiliers géants peuvent causer de mortelles blessures avec leurs griffes avant. Deux chasseurs ont récemment été tués par des fourmiliers géants au Brésil et dans les deux cas, les chasseurs s'agitaient, blessait et acculaient dans des angles sans échappatoires les animaux, ce qui conduisit sans doute à des attaques qui semblaient être simplement des comportements défensifs. En avril 2007, un fourmilier du zoo de Florencio Varela a malmené un gardien avec ses griffes avant (il semble que ce spécimen nommé "Ramon" avait une réputation d'agressif).

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